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Mieux jouer aux échecs
Les Gambits
On ne peut parler de Gambits, sans nommer le fameux Gambit du Roi ! "Lorsqu'un débutant joue 1.e4 e5 2.f4 tout en étant conscient des conséquences que ce coup peut avoir, cela signifie qu'il commence à comprendre le jeu d'échecs" (Blackburne). Tchigorine, Alekhine, Kérès, Bronstein, Spassky et aujourd'hui, Short, ont eu foi dans cette arme !

Podgorny - Stulik
Ch. de Tchécoslovaquie, 1956
Gambit Roi

1.e4 e5 2.f4 exf4 3.Cf3 Fe7 4.Fc4 Cf6

L'ancienne défense Cunningham améliorée par le maître autrichien Kmoch. Si, 4...Fh4+ 5.Rf1! et le Fou noir est mal placé, ce qui permettrait aux Blancs de gagner des temps pour l'occupation du centre! 5.Cc3 Cxe4! Un pseudo-sacrifice qui fait disparaître le centre blanc ; si 6.Cxe4 d5 regagne avantageusement la pièce. Si les Blancs sacrifient par 6.Fxf7+, après 6...Rxf7 7.Cxe4 Tf8 garde le pion de plus dans de bonnes conditions. 6.Ce5 Cd6 6...Cxc3 perd sur 7.Dh5. 7.Fb3 Fh4+ 8.g3 fxg3 9.0-0 gxh2+ 10.Rh1! Les Blancs sacrifient 2 pions pour ne pas perdre de temps. Le Roi blanc ne prend pas le pion qui lui sert pour l'instant de couverture. Les Noirs ne peuvent profiter de l'exposition du Roi blanc parce que les menaces sur la colonne F sont très fortes! 10...Ff6 Le roque est meilleur. 11.d4 b6 12.Dh5 Fb7+ 13.Rxh2 g6 Les Noirs n'ont pas vu le 15e coup blanc. 13...De7 était à envisager. 14.Dh6 Fg7 Le Fou est imprenable à cause de 15...Dh4+ et mat en deux coups.


Après 14...Fg7

15.Cxf7 Fxh6 15...De7 ne marche plus, 16.Fg5 Fxh6 17.Fxe7 Rxe7 18.Tae1+ et gagne. 16.Cxd6+ cxd6 17.Ff7+ Re7 18.Fxh6 Dg8 Désespoir ; il n'y a pas de défense à Fg5+. 19.Fxg8 Et les Noirs abandonnent. Si, 19...Txg8 20.Fg5+ Re8 21.Tae1+ et mat au coup suivant.

Il est inutile d'être une encyclopédie vivante pour jouer cette ouverture ! Comme dans toutes les ouvertures, vous trouvez des sous-variantes intéressantes. J'ai joué pendant environ 8 ans le Gambit du Roi en tournoi à la pendule, avec un score largement positif. J'ai même tenté quelquefois le peu connu Gambit Petroff ; 1.e4 e5 2.f4 exf4 3.Fe2!? avec un bilan de +3 =0 -2.
L'excellent livre sur Le Gambit du Roi de Y.B. Estrin et I.B. Glazkov chez Garnier, vous permettra d'effectuer un tour d'horizon complet de cette ouverture fantastique.

Bronstein - A. Zaitsev
URSS, 1970
Gambit Roi

1.e4 e5 2.f4 d5 3.exd5 exf4 4.Cf3 Cf6 5.Fc4 Cxd5 6.0-0 Fe6? Il fallait accélérer le roque par 6...Fe7. Dans une position aussi ouverte, le Roi ne peut rester au centre. Les Noirs jouent sur la menace ...Ce3, mais il y a un "hic" ! 7.Fb3! Fd6 8.c4 Ce7 9.d4 Cg6 10.c5!


Après 10.c5!

10...Fe7 11.Fxe6 fxe6 12.Te1 0-0 13.Txe6 Fxc5? Croyant gagner un pion mais tombant dans un piège. 13...Dd5 était à tenter, quoique la Dame serait vite chassée. 14.Db3!! La réfutation ! 14...Fxd4+ 15.Cxd4 Dxd4+ 16.Fe3! Les noirs abandonnent ; ils perdent la Dame sur l'échec à la découverte.

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On m'a souvent posé la question de savoir si les gambits étaient encore jouables de nos jours. Non seulement ils sont jouables, mais au niveau club, ils sont souvent très efficaces. L'aspect psychologique y joue alors un rôle prépondérant. Examinons-en l'effet dans la partie suivante :

Thomsen, T (2129) - Simonsen, O (2146)
Oyeabakki - 2000

1.d4 Cf6 2.c4 e5 3.dxe5 Ce4 4.Cf3 Cc6 5.Cbd2 Cc5 6.Cb3
Fin de la théorie, la partie commence...

6...f6!?
Les Noirs ne changent pas d'avis, ils sont venus pour attaquer!

7.Cxc5 Fxc5 8.e6?!
Voilà un exemple tout à fait représentatif d'un effet psychologique dû à un gambit.
Les Blancs souhaitent - par tous les moyens - revenir à une partie tranquille et rendent le pion, espérant ainsi calmer les ardeurs des Noirs.
8.exf6 Dxf6 9.Tb1 d6
et les Noirs sont heureux.
8.Dd5!?
est intéressant, mais la partie reste compliquée.

8...De7 9.e3
Toujours la même crainte : 9.exd7+ Fxd7

9...dxe6 10.Fd2 e5 11.Fc3 Fe6 12.a3 a5
Les Blancs auraient sans doute mieux fait de s'occuper de leur aile-roi en premier.

13.Db3 b6 14.Fe2 0-0 15.Td1 Tf7!

Les Noirs sont un peu mieux. La Db3 n'est pas bien placée. Pourtant, à ce moment, la partie semble s'être calmée un peu et les Blancs devaient être contents. Mais les Noirs ont un plan à moyen terme... et quel plan! Regardons la suite :

16.0-0 Taf8 17.Td2 Fc8! 18.Tfd1 Cd8 19.Da4 Ce6 20.b4 axb4 21.axb4 Fd6 22.Db3
Et voilà, les Noirs sont prêts à relancer leur offensive.

22...e4 23.Cd4 f5 24.Cb5

24...Fxh2+?!
D'un point de vue objectif, ce sacrifice n'est bon que pour la nulle et il fallait jouer : 24...f4! 25.Cxd6 cxd6 26.Txd6 fxe3 27.fxe3 Tf2 28.Dc2 Dg5 29.Dxe4 Txe2 30.Txe6 Fxe6 31.Dxe6+ Rh8 avec avantage. Mais les Noirs jouent aussi sur le fait que les Blancs semblent fuir le jeu tactique.

25.Rxh2 f4
Le Roi Blanc est bien seul.

26.Fg4?-+
Et les Blancs se trompent lourdement : 26.Fe5 f3 27.gxf3 exf3 28.Ff1 Cf4 29.exf4 (29.Fxf4 Txf4 30.exf4 Dh4+ 31.Rg1 Dg4+=) 29...Dh4+ 30.Rg1 Dg4+=

26...Dh4+ 27.Fh3 Cg5 28.Rg1
C'est fini, si : 28.exf4 Cf3+ 29.Rh1 Fxh3 30.Ff6 gxf6 31.g3 Dh5 32.Td5 Ff5+ 33.Rg2 Dh3#

28...Fxh3 29.Fe5?! Cf3+?!
29...Fxg2! 30.f3 Dh1+ 31.Rf2 Ch3+ 32.Re2 Fxf3#

30.Rf1 Fxg2+ 31.Rxg2 Cxe5?!-+
31...Dg4+! 32.Rf1 Ch2+ 33.Re1 Dg1+ 34.Re2 f3# 0-1

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En jouant un gambit, on peut assister aussi à un autre type de réaction : l'adversaire ayant subi les premiers coups entrevoit la possibilité de se "venger" au moyen d'une contre attaque virulente. Par exemple :

Spielmann R - Colle E [B20]
8, Baden-Baden, 1925

1.e4 c5 2.b4
Rudolf Spielmann
était un spécialiste de cette ouverture agressive.

2...cxb4 3.a3 bxa3 4.d4 e5? 5.Fxa3 Fxa3 6.Cxa3 Cf6
Refusant de rentrer en finale par l'intermédiaire de : 6...Da5+ 7.Dd2 Dxd2+ 8.Rxd2 exd4 9.Cb5 Rd8, etc.

7.Cb5 0-0 8.dxe5 Cxe4 9.Dd5 Cf6?
Le fameux retour de flamme. Les Noirs pouvaient jouer 9...Cg5, même si 10.Cd6 conservait une partie compliquée. Au lieu de cela, Colle se lance dans une contre attaque violente. Ce genre de réaction est très fréquente entre joueurs de club. Tout le monde n'est pas capable de supporter une forte pression et beaucoup sont prêts à tout plutôt que de se résoudre à défendre.

10.exf6 Te8+ 11.Fe2 Dxf6 12.Td1 Ca6 13.Cd6 Te6 14.Dd4 Dg6 15.Td3!
Les Blancs ont deux pions pour la pièce, mais refusent à leur tour de subir une attaque et continuent le bras de fer avec leur adversaire.

15...Cb4 16.Dxb4 Dxg2 17.Da5! Txe2+!?
17...b6 18.Dh5 g6 19.Df3
et les Noirs peuvent abandonner.

18.Rxe2 b6 19.Dd5 Fb7 20.Dxb7 Te8+ 21.Te3 1-0
Après 21...Txe3+ 22.Rxe3 Dxb7 23.Cxb7 les Blancs ont 3 pièces de plus!

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Le fait de jouer un gambit ne donnant pas l'assurance de remporter le point, passons maintenant à une contre attaque victorieuse.

Leonhardt P - Spielmann R [C44/12]
Nuremberg, 1906

1.e4 e5 2.Cf3 Cc6 3.d4 exd4 4.c3 d5 5.exd5 Dxd5 6.cxd4 Fg4 7.Fe2 Cf6 8.Cc3 Dh5
Spielmann nous dit ici : "On joue fréquemment 8...Fb4, mais ce coup ne vaut rien ; il suit 9.0-0 et les Noirs sont placés devant un choix désagréable : soit échanger en c3, soit jouer la Dame et reconnaître ainsi que 8...Fb4 n'avait aucun sens".

9.0-0 Fd6 10.h3
Si le Fg4 bouge il suit 11.Ce5, ce qui serait également le cas après 10...Fxh3?
Mais le coup suivant, le seul d'ailleurs, est bon.

10...0-0-0 11.hxg4?
Logique, mais trop risqué. Le sacrifice était passif et pouvait être refusé sans détérioration de la position. 11.Cb5 éliminait un des Fous dangereux.

11...Cxg4 12.g3! Dh3! 13.Ce4 Fe7 14.Fe3

14...f5
Fritz 6.0 trouve ici 14...Td5! qui gagne immédiatement.

15.Ced2
Il ne reste rien d'autre : 15.Ceg5 Fxg5 16.Fxg5 Cxd4 et 15.Cc3 perd presque comme la suite de la partie, par exemple : 15...Cxe3 16.fxe3 Dxg3+ 17.Rh1 Td6 18.Ch2 Th6 19.Fh5 Fd6.

15...Cxe3 16.fxe3 Dxg3+ 17.Rh1 Td6 18.Ch2 Th6 19.Fh5 Fd6 20.Tf4 Fxf4 21.exf4 Dh4 0-1

Terminons avec un exemple personnel, sur le thème du Gambit Blackmar-Diemer. Les Blancs frôlent la catastrophe suite à un mauvais 6ème coup, mais comme bien souvent, "si l'adversaire ne sanctionnent pas immédiatement l'imprécision, le mauvais coup devient bon". La position après le 16e coup blanc est terrible et les Noirs succombent sans pouvoir se développer.

Demuydt Gérard - Seknadje J. (2165 CF)
Open APSAP -1996- R6
The Hubsch Gambit

1.d4 Cf6 2.Cc3 d5 3.e4!? Le Gambit Blackmar-Diemer 3...Cxe4 3...dxe4 4.f3 donne la position de base du GBD. Avec le coup du texte, nous entrons dans le Gambit Hubsch. 4.Cxe4 dxe4 5.Fc4 Cc6!? 6.Fe3? Une grosse faute ! Le seul coup est : 6.c3!

Jouer un Gambit impose une grande précision dans l'ouverture (et je ne parle pas ici de "théorie des ouvertures"). Vous jouez avec 1 pion de moins, ne l'oubliez pas! Bien sûr, vous avez certaines compensations: une avance de développement, une ou des ligne(s) ouverte(s), ou alors vous avez infligé un désavantage à votre adversaire, le Roi est déroqué par exemple. Mais un coup faible peut vous faire perdre toutes ces compensations si le camp adverse libère son jeu. Vous vous retrouverez alors dans une position à peu près égale, mais rien qui ne vaille un pion. Ici c'est le cas! Après 6...e5! (libération du jeu) les blancs pouvaient ravaler leur rêve d'attaque et se préparer à souffrir. Par exemple: 6...e5! 7.d5 (7.dxe5 - Dxd1+ 8.Txd1 - Cxe5 avec un clair avantage noir) 7...Ca5 8.Fb5+ - c6 9.dxc6 et par 9...bxc6 ou Cxc6 le jeu est égal, les noirs n'ont aucun soucis !)

6...Dd6? Préférant la grossière menace : 7...Db4+ ramassant le Fc4 7.c3 "Obligé" de jouer le bon coup! 7...Dg6 !? Logique, mais risqué. 8.Ce2 !

Jouer un Gambit, c'est surtout jouer "dans l'esprit"! Investir un second pion (voir plus) pour augmenter les avantages, ne doit pas nous faire hésiter longtemps, on vérifie simplement que notre adversaire n'a pas posé de piège, que la disposition de nos pièces pourra suivre son cours et on FONCE !


Après 8.Ce2!

8...Fg4!? Les noirs sentent le danger et cherchent à perturber la bonne marche des affaires blanches. 9.Da4 9.Db3! est encore plus fort. 9...Fxe2 La paire de Fous, dans une position qui peut (et va) s'ouvrir, vient s'ajouter aux compensations déjà évidentes 10.Fxe2 Rd8 !? Un coup étrange, mais comment parer 11.d5 gagnant le Cc6 ? Si 10...e6 11.Fb5 et si 10...a6 11.Fb5 aussi. 11.O-O-O a6 12.d5 Ce5 13.Td4 Cd3+ 14.Fxd3 Les blancs ont d'autres atouts que la paire de Fous. 14... exd3 15.Thd1 - Dxg2 "Autant mourir le ventre plein" 16.T4xd3


Après 16.T4xd3

Inutile de commenter la position, c'est clair ! Si les noirs bougent une oreille, ils implosent... Remarquons la force du pion d5 qui empêche toute libération du jeu noir.

16...g6 ? L'oreille qu'il ne fallait pas bouger... 17.d6 !! Dans ces positions il est facile de trouver des suites gagnantes. 17...exd6 Le seul coup qui tienne encore un peu. 17...cxd6 ?? 18.Fb6+ - Rc8 19.De8 ++ 18.Dd4 Tg8 19.Df6+ Re8 ?! Sur 19...Fe7 20.Dxf7 - Rd7 les blancs jouent 21.Ff4 ! avec la forte menace : 22.Txd6+ !! - cxd6 23.Txd6+ qui gagne tout ! 20.Fg5 h6 21.Te3+ Rd7 22.Dxf7+ Rc6 23.Dc4+ Rd7 24.De6+ Rc6 25.Dxg8 ?! 25.Ff6 !! et si 25...Fg7 26.Dc4+! - Rb6 (Sinon c'est mat) 27.Fxg7 et les noirs ne peuvent reprendre le Fou, sans perdre la Tour, à cause de l'échec! Je n'avais pas vu cette ressource pendant la partie, mais je savais la position gagnante. 25...Dxg5 26.Df7 h5 27.f4 Dg4 28.Te8 Fh6 !?/?! Donne une seconde qualité dans l'espoir d'un échec perpétuel. Si 28... Txe8 29.Dxe8+ - Roi où il peut (ad libitum) et on prend le Ff8. 29.Dd5+ Défend la Td1, permettant la fuite du Roi vers a1 29...Rd7 30.Txa8 Fxf4+ 31.Rb1 Fe5 32.Tf8 - Abandon.



Position finale.

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© Reyes 1997-2007 (Reproduction interdite sans autorisation)